Offre d’emploi : ANAFIC recrute un(e) Spécialiste en genre avec une expertise en violences basées sur le genre et EAS/HS

Projet d’Appui à Gouvernance Locales Phase II (PAGLII).

Financement Banque mondiale-IDA N°7274-GN

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APPEL A MANIFESTATION D’INTERET

RECRUTEMENT D’UN (E) SPECIALISTE EN GENRE AVEC UNE EXPERTISE EN VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE ET EAS/HS

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  1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROJET

Le PAGL II s’appuie sur les réalisations du PAGL en soutenant l’intégration des fonds de développement local sous la gestion et la supervision de l’ANAFIC, et en renforçant la capacité des institutions nationales et locales à mobiliser et gérer ces ressources de manière efficace, responsable et en mettant davantage l’accent sur la qualité des résultats, y compris (a) une hiérarchisation adéquate des mesures d’adaptation au climat dans la sélection des infrastructures et des services communautaires financés par le FNDL/FODEL et (b) un rôle de premier plan pour les citoyens, en particulier les femmes, les jeunes et les plus vulnérables, dans les décisions relatives aux investissements. Pour atteindre ces objectifs, le projet utilise une combinaison d’assistance technique (AT) et d’incitations (Conditions Basées sur la Performance – CBP) pour – améliorer l’accès aux services de base, accroître la résilience des communautés face au changement climatique et contribuer à une plus grande cohésion sociale en Guinée en favorisant l’engagement citoyen et l’inclusion sociale dans la gouvernance locale.

Le PAGL2 interviendra dans des domaines spécifiques pour soutenir une gestion plus efficace des fonds de développement local et optimiser leur contribution à l’amélioration de la gouvernance locale, au renforcement de la cohésion sociale et au soutien de l’adaptation au changement climatique. Il appuiera des améliorations dans la gestion de ces fonds au niveau national, en vue d’améliorer la prévisibilité des transferts aux collectivités locales. Il soutiendra également, une consolidation harmonieuse des fonds de développement local sous la supervision de l’ANAFIC, en mettant l’accent sur le FNDL et le FODEL, et renforcera la capacité des collectivités locales à mobiliser et à gérer ces ressources plus efficacement et en mettant davantage l’accent sur la qualité des résultats. Le projet soutiendra l’intégration de la résilience climatique dans les processus locaux de planification participative du développement. Enfin, le projet complétera et élargira les investissements du PAGL dans l’engagement citoyens, l’inclusion sociale des femmes et des jeunes et leur responsabilisation.

Les profondes mutations intervenues en Guinée, depuis 2021 ont redistribué les cartes de la gouvernance locale, faisant de l’ANAFIC, l’instrument unique de financement de la politique de décentralisation à travers la mutualisation et l’opérationnalisation de 3 fonds : le Fonds de Développement Economique Local (FODEL), le Fonds National de Développement Local (FNDL) et le Fonds de Développement des Communes de Conakry (FODECON). Ce changement, consacre ainsi la politique de décentralisation comme une option stratégique d’opérer au cours de cette Transition, des changements qualitatifs en matière de gestion financière des rares ressources disponibles et de consolider la participation des citoyens dans la conduite des affaires locales.

L’ANAFIC dans sa nouvelle configuration, conformément au Décret D/2023/0031/PRG/CNRD/SGG du 24 Janvier 2023 est désormais l’unique outil du gouvernement pour asseoir une meilleure mobilisation des ressources internes et externes, améliorer  l’efficacité des opérations de transfert de fonds aux Collectivités Locales (CL) et mieux qualifier le processus de renforcement des capacités des ressources humaines de celles-ci  et renforcer  la  maitrise d’ouvrage du développement local décentralisé et participatif.

  1. OBJECTIF DU PROJET

Améliorer les capacités nationales et locales pour une prestation de services efficiente et redevable aux communautés, un engagement citoyen inclusif et un développement local résilient au changement climatique.

Pour atteindre ces objectifs, le projet finance des activités d’assistance technique et de renforcement des capacités ; en outre, il incite à l’obtention de résultats en recourant à des conditions basées sur la performance. Bien que le projet ne finance pas directement les infrastructures et les services (il n’ajoute pas de fonds au FNDL ou au FODEL), il utilise stratégiquement l’Assistance Technique et les Conditions Basées sur la Performance (CBP) pour tirer parti du FNDL et du FODEL, les principales sources de financement du développement local en Guinée pour améliorer l’accès aux services à la communauté, soutenir l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, et promouvoir l’engagement citoyen et l’inclusion sociale. Le PAGL2 sera exécuté à travers cinq (5) composantes :

Composante 1 : Appui aux capacités locales et nationales pour une gestion efficiente et redevable des fonds de développement local.

La composante 1 du PAGL2 appuiera l’ANAFIC pour évaluer et développer sa capacité à absorber la gestion du FODEL et du FODECCON Les activités de cette composante soutiendront également les objectifs du projet liés à la résilience climatique. En effet, cette composante appuie l’harmonisation des orientations relatives à la gestion de l’ensemble des fonds de développement local, notamment l’intégration systématique dans la planification du développement des étapes et instruments destinés à assurer la priorisation des mesures d’atténuation et d’adaptation climatique dans les investissements de développement local. Elle soutiendra le renforcement des capacités de l’ANAFIC, mais aussi des collectivités locales, des partenaires de la société civile et des communautés, à cet effet, ainsi que l’inclusion de la résilience climatique dans le curriculum des centres régionaux d’administration. En fin, la composante 1 soutiendra un transfert et une utilisation plus efficiente et redevable des ressources fiscales décentralisées, ainsi que la capacité des collectivités à mobiliser des ressources internes

Composante 2 : Amélioration des capacités nationales et locales pour un développement local résilient sur le plan climatique.

Cette composante permettra non seulement d’améliorer les capacités à prioriser et intégrer l’atténuation et l’adaptation au changement climatique dans la planification du développement local, mais aussi, de suivre l’atténuation et l’adaptation au changement climatique dans le développement local, grâce à des investissements locaux tenant compte de l’inclusion sociale et du genre.

Composante 3 : Renforcement des mécanismes d’engagement citoyen inclusifs pour la gouvernance locale.

Le projet vise à améliorer la contribution des fonds de développement local à la cohésion sociale et à la confiance dans les institutions en Guinée en renforçant l’engagement citoyen dans la gouvernance locale et la prise en compte renforcée de la voix des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables dans les décisions liées au développement local. La composante 3 renforcera la capacite des femmes, des jeunes et autres groupes vulnérables pour assumer un rôle dirigeant dans le développement local. Elle soutiendra la prévention et la réponse aux conflits locaux, dont les conflits liés aux impacts du changement climatique, en élargissant et en renforçant le système d’alerte précoce et de réponse établie par le PAGL dans 169 communes. La composante renforcera l’engagement des citoyens et la responsabilité sociale en soutenant les partenariats entre les CL et les ONG/OCB pour le suivi citoyen de la prestation des services locaux.

Dans le but d’améliorer l’inclusion des femmes, des jeunes et des personnes vulnérables, des cibles incitatives ont été prévues :

– 80 % des CL sont formées sur l’inclusion des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables dans la planification du développement.

Aussi, afin d’améliorer la prise en compte des préoccupations issues de la Budgétisation Participative dans les investissements, il est prévu d’atteindre la cible suivante :

– 80 % des CL sont formées sur les outils actualisés d’engagement citoyen du guide harmonisé de planification du développement local.

Enfin, une des priorités du projet est de renforcer la capacité des CL à s’engager de manière adéquate avec les femmes et les jeunes, à répondre à leurs besoins et à accroître leur participation à la planification du développement local.  Cela sous-tend un renforcement de capacités du personnel des CL, des partenaires ADL/AC, des ONG/OC et des membres des conseils communaux sur le genre et l’inclusion des jeunes, tout en favorisant la parité dans ce recrutement car un des indicateurs liés à l’ODP est : « la proportion de postes de femmes ADL ou Animatrices Communautaires » (Pourcentage), ce qui démontre l’importance mise sur la représentation des femmes et jeunes dans les effectifs techniques appuyant les communes.

Composante 4 : Coordination et gestion du projet

Le projet sera géré par une Unité d’exécution de Projet (UEP), intégrée à l’ANAFIC. L’ANAFIC préparera ses plans de travail et budgets annuels, de manière à permettre le suivi distinct des dépenses financées par l’IDA via les projets PAGL et PAGL2). L’ANAFIC développera également un cadre de suivi et d’évaluation spécifique pour son activité annuelle, en s’appuyant sur l’expérience et les outils créés par le PACV3 et le PAGL en cours. Cette composante soutiendra également la stratégie de communication et le plan d’action aux fins suivantes : (i) assurer l’accès à l’information sur les activités de l’ANAFIC et la mise en œuvre du FNDL ; et (ii) capitaliser et diffuser les connaissances et les enseignements tirés des activités financées par le PAGL, en particulier en ce qui concerne les approches participatives, la dimension de genre et d’inclusion sociale et la prévention/résolution des conflits. Pour mener à bien ces activités, un poste pour (a) l’engagement citoyen et (b) la résilience climatique sera créée au sein de l’ANAFIC. Un financement sera fourni pour embaucher une assistance technique qui se chargera de : 1) l’évaluation des capacités de l’ANAFIC et de chacun des fonds en termes de gestion des risques E&S ; 2) la proposition d’un schéma pour un Système de Gestion Environnementale et Sociale (SGES) solide qui comprend les besoins administratifs et techniques et le budget requis pour le rendre opérationnel ; 3) un plan de formation pour les parties prenantes concernées au niveau national et local, y compris les ministères de tutelle, les ONG et l’ANAFIC elle-même. Le SGES sera utilisé comme un outil pour évaluer les risques environnementaux et sociaux associés aux investissements locaux sélectionnés et garantira que des mesures d’atténuation adéquates sont identifiées et mises en œuvre. En tant que tel, le SGES soutiendra la résilience et l’adaptation au climat en veillant à ce que les investissements locaux préservent et protègent les ressources naturelles, soient durables et soient conçus conformément aux meilleures pratiques. Des ressources seront fournies pour les consultants, les déplacements, la consultation communautaire et la communication.

Composante 5 : Composante d’intervention d’urgence (CERC)

Cette composante à budget zéro établit un fonds de réserve d’urgence qui pourrait être déclenché en cas de catastrophe naturelle ou de pandémie par la déclaration officielle d’une urgence nationale, ou à la demande formelle du Gouvernement. Dans un tel cas, des fonds provenant de la catégorie de dépenses non allouées ou d’autres composantes du projet pourraient être réaffectés au financement des dépenses d’intervention d’urgence pour répondre aux besoins d’urgence. Afin d’assurer la bonne mise en œuvre de cette composante, l’Emprunteur prépare et fournit à l’IDA un manuel des opérations qui décrit en détail les modalités de mise en œuvre du MRI et qui est satisfaisant pour l’IDA

  • CONTEXTE NATIONAL SUR LES VBG

En Guinée, la prise en compte des préoccupations des femmes, leur représentativité dans les sphères de décision demeurent un défi majeur pour les décideurs et les acteurs locaux.

Prenant en compte la situation spécifique des femmes, le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté 2 (DSRP2) a accordé une place spéciale à la problématique « genre et équité », et vise en particulier à favoriser la participation des femmes à la vie politique et aux instances de prise de décision en vue de corriger les inégalités entre les hommes et les femmes.

En phase avec cet idéal, le pays a signé et ratifié l’ensemble des conventions internationales relatives aux droits de la femme et à l’égalité entre les sexes, notamment la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDEF) et a adhéré au Programme d’Action de Beijing, au protocole additionnel relatif aux droits de la femme en Afrique, adopté par la conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine à Maputo en 2003. C’est dans ce cadre que d’importants efforts ont été déployés dans la mise en œuvre de plusieurs stratégies destinées à promouvoir la situation juridique, sociale, économique et politique de la femme pour réduire les disparités. Il s’ensuit que le pays a réalisé de grands pas vers l’égalité des sexes. Toutefois, l’analyse genre des politiques et des stratégies mises en œuvre permet de mettre l’accent sur les écarts des inégalités du genre en Guinée.

Au plan juridique, la Guinée dispose d’un arsenal qui affirme et garantit l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. C’est le cas de la Loi fondamentale, le code pénal, le code civil, le code du travail, le code de la sécurité sociale, le code foncier et domanial, le code de l’enfant et différentes ordonnances qui complètent ces différents textes. Nonobstant l’existence d’un cadre juridique international, régional et national en faveur des femmes consacré par les principaux instruments juridiques que sont la Convention sur l’élimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard de la Femme (CEDEF), la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et son protocole additionnel, il est à remarquer que cet atout n’a cependant pas permis à ce jour d’éradiquer les inégalités et disparités homme/femme à cause de la mauvaise application de ces textes ainsi que de vides juridiques dans certains secteurs.

Par ailleurs, l’analphabétisme, l’ignorance de la loi, de même que des raisons d’ordres sociologiques et économiques limitent considérablement l’accès des femmes aux sphères de décisions.

Selon la Politique Nationale Genre (PNG) de 2011, Il est à préciser que la juxtaposition entre les trois facteurs (persistance des pesanteurs socioculturelles, la mauvaise interprétation de certaines préceptes religieux et le droit positif) limite les femmes dans la jouissance de leurs droits et dans l’accès à des sphères de décision. Toutes ces pratiques constituent des obstacles majeurs à leur pleine participation à la vie de la société.

En plus, ces barrières ne sont pas considérées par la communauté comme des faits répréhensibles par la Loi.

Dans le domaine politique et gouvernance, les efforts entrepris à différents niveaux n’assurent pas encore de manière significative la participation féminine au débat public. Bien qu’on dénote une capacité de mobilisation sociale active des femmes aux différentes élections, elles demeurent marginalisées quant à l’accès aux postes de responsabilités politiques et administratives.

Les pratiques sociales traditionnelles font que les femmes occupent souvent des postes subalternes dans la sphère publique. Aussi, on observe dans l’administration publique, tant au niveau central que déconcentré, une faible représentation des femmes voire une absence à certains postes de décision.

Dans les structures décentralisées (conseils communaux, ou de district) dont le fonctionnement est surtout basé sur les pratiques traditionnelles de pouvoir, la présence des femmes est très faible en leur sein.

Les raisons évoquées selon la PNG restent sensiblement inchangées aujourd’hui :

  • En matière d’accès au travail et à l’emploi, les femmes se trouvent en majorité dans le secteur informel et dans l’agricole ;
  • A diplômes et niveaux égaux, certains employeurs hésitent à recruter des femmes à cause des risques d’absences plus fréquentes pour congés de maternité, de maladies d’enfants et de sollicitations sociales diverses ;
  • La qualification professionnelle est également moins importante chez les femmes.

En outre en 2020, L’analyse du rapport global de l’Institut National de Statistiques (INS) pour le PACV3 montre que dans l’ensemble, 54% (contre 57% en 2017) des femmes interrogées participent régulièrement aux activités sociales contre 46% qui ne participent pas régulièrement. Une analyse désagrégée au niveau régional montre que, dans les régions de Boké, N’Zérékoré et Mamou, plus d’une femme sur deux participent régulièrement aux activités sociales. Par ailleurs, dans les régions de Faranah et Labé, les proportions des femmes qui ont affirmé qu’elles ne participent pas régulièrement aux activités sociales sont très élevées (respectivement 67%% et 61%).

En complément à cette analyse,  la perception des femmes sur l’évolution de la prise en compte de leurs préoccupations en matière de développement local au cours des 2 dernières années a été aussi abordée et montre que dans l’ensemble, 42% (contre 33% en 2017) des femmes interrogées à ce sujet, ont déclaré qu’elles n’y a pas eu de changement par rapport à la prise en compte de leurs besoins en matière de développement local et seulement 26% (contre 18% en 2017) ne sont pas surs qu’ils puissent les prendre en compte contre 10% (contre 22% en 2017) qui ont déclaré que leurs besoins ont été facilement pris en compte.

Ces résultats montrent que la prise en compte des besoins des femmes en matière de développement local aussi bien au niveau national qu’au niveau régional est encore un sujet d’actualité.

Dans le cadre de la gestion et la résolution des conflits, alors qu’elles sont les premières victimes, les femmes en Guinée ne jouent aucun rôle officiel important dans la prévention et la gestion des crises.

Pourtant, les femmes ont, à maintes reprises, prouvé leurs capacités non seulement de prévenir les crises mais aussi celles de les gérer. Par exemple le rôle joué par les femmes de Mano River dans la résolution de la crise guinéo libérienne. Un autre exemple est celui de l’implication des femmes dans le règlement du litige frontalier entre les éleveurs Maliens et les cultivateurs guinéens à Mandiana.

3.1. Actions déjà mises en place sur le plan national

  • Mise en place d’un Comité régional de suivi des conventions pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ;
  • Déclaration du Ministre en charge des affaires sociales, de la promotion féminine et de l’enfance à la 57eme session des Nations Unies sur la Condition de la femme en Guinée
  • Installation des comités VBG dans 10 Quartiers de Conakry ;
  • Identification des centres d’accueil des VBG dont Jean Paul II et Yimbaya école
  • Mise en place au niveau des services de sécurité de l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM)
  • Développement d’outils pour l’évaluation des besoins pour la mise en œuvre du renforcement des capacités des services de para juriste

En somme, les actions mises en place au niveau national sont minimes et l’absence de dispositif de prise en charge à la base et la presque inexistence d’une stratégie globale définissant les rôles et responsabilités des parties prenantes (depuis le quartier jusqu’au niveau des juridictions compétentes en passant par la sécurité et les établissements de soins), apparaissent comme des insuffisances auxquelles il faut remédier.

D’où la nécessité de mener ce renforcement institutionnel au sein de l’ANAFIC, dans le cadre du PAGL2, afin de.

  • (i) mettre en œuvre les activités liées à l’inclusion des femmes aux activités du projet ;
  • (ii) assurer le suivi et la mise en œuvre du plan EAS/HS ;

(iii) fournir des informations sur la situation des VBG au niveau des zones d’intervention des fonds nationaux, pour alimenter les outils d’Engagement Citoyen.

  1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA MISSION

Les présents termes de référence (TDR) sont élaborés pour servir au recrutement d’un(e) Spécialiste en genre avec expertise sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) Exploitation Abus Sexuels (EAS/HS) et Harcèlement Sexuel (HS), chargé(e) d’appuyer l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (ANAFIC) dans la prévention, l’atténuation et des réponses à ces risques dans le cadre de la mise en œuvre du second Projet d’Appui à la Gouvernance Locale (PAGL2).

Dans un contexte où une pluralité de défis reste d’actualités en matière d’égalité de genre, l’approche méthodologique du PAGL2 s’articule autour d’un renforcement stratégique de la position des femmes présentes dans les comités locaux et un renforcement de capacité des acteurs locaux en matière de Genre, d’Inclusion Sociale et de VBG-HS/EAS.

C’est pourquoi dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, il est envisagé le recrutement d’un(e) Spécialiste Genre avec expertise en VBG.

4.1. Objectifs de la mission

L’objectif général de ce poste consiste à mettre en œuvre les activités liées à l’inclusion des femmes aux activités du projet et assurer le suivi et la mise en œuvre du plan EAS/HS ;

Les objectifs spécifiques du mandat du/de la Spécialiste en VBG sont les suivants :

  1. En relation avec la Spécialiste en Sauvegarde Sociale (SSS), aider l’ANAFIC à identifier les risques de VBG/EAS/HS liés à la mise en œuvre du projet et à élaborer les stratégies d’atténuation des risques à travers l’intégration des risques et des mesures d’atténuation y afférentes dans les instruments de sauvegardes environnementale et sociale pour les sous-projets notamment l’EIES, le PGES et le PGES-C, les appels d’offre, les contrats des entreprises et les codes de conduite ;
  2. En relation avec la SSS, suivre la mise en couvre des activités relatives à l’inclusion et la participation des femmes dans les activités du projet ;
  3. Appuyer le projet dans la mise en œuvre et la coordination des activités de prévention et réponse ainsi que d’atténuation des risques, en supervisant les contrats des prestataires et les prestations des consultants spécialistes en VBG ;
  4. Assurer, en collaboration avec la SSSS, la mise en œuvre éthique et appropriée du MGR, en collaborant avec les Comités locaux de Gestion des Réclamations (CGR), les Agents Régionaux de Suivi (ARS), et le Responsable des Politiques de Sauvegarde Environnementale et Sociale (RPSES) ;
  5. Appuyer en relation avec le Spécialiste en Sauvegardes Environnementales (SSE) et la SSS, l’ANAFIC dans le suivi et l’évaluation des activités liées à la prévention, la réponse, et l’atténuation des risques de VBG, en assurant le suivi éthique des indicateurs divers liés aux activités de prévention et réponse et au fonctionnement du MGR, en faisant l’analyse des différentes activités par rapport aux écarts dans la performance et aux ajustements à faire et en contribuant aux rapports périodiques et au plan d’action du Projet.
  6. Assurer la coordination et l’harmonisation de l’approche concernant la prévention et la réponse aux VBG/EAS/HS au niveau des acteurs du Projet.
  7. Suivre et mettre en œuvre le plan d’EAS-HS.

4.2. Mandat et taches du (de la) Spécialiste en VBG

Sous l’autorité du directe du Responsable de la Politique de Sauvegarde Environnementale et Sociale et sous la coordination du Directeur Général de l’ANAFIC, le (la) Spécialiste en VBG veillera à la prise en compte des questions relatives aux risques de VBG dans la mise en œuvre de toutes les activités financées par le PAGL2 et les deux autres fonds nationaux de développement local (FNDL et FODEL).

Les tâches spécifiques du (de la) Spécialiste en VBG au sein de l’ANAFIC se résument comme suit :

Identification des risques de VBG/EAS/HS et la conception des stratégies d’atténuation de ces risques pour le projet :

  • Contribuer à l’élaboration des éléments VBG relatifs aux termes de référence pour la préparation des documents de sauvegardes environnementale et sociale restants et assurer l’intégration et la mise en œuvre des mesures d’atténuation des risques de VBG/EAS/HS telles que prévues par ces documents.
  • Contribuer au suivi des risques de VBG prévus dans les instruments de sauvegarde environnementale et sociale (PEES, PMPP, CGES et PGMO) réalisés pendant la phase préparatoire du projet ;
  • Contribuer au suivi et à la validation des éléments VBG du futur Système de Gestion Environnementale et Sociale (SGES) qui sera préparé par l’ANAFIC.

Mise en œuvre et coordination des activités de prévention et réponse, ainsi que d’atténuation des risques :

  • Contribuer à l’intégration des clauses spécifiques aux VBG dans les Dossiers d’Appels d’Offres (DAO) et/ou les Dossiers de Demande de Cotation (DC), ainsi que dans les contrats des entreprises, dans les termes de référence et dans les codes de conduite des prestataires (entreprises, consultants missions de contrôle, etc.) ; et
  • Contribuer à l’évaluation des dossiers de cotation des prestataires afin de veiller à ce que l’efficacité du plan d’atténuation des risques de VBG du contractant soit prise en compte.
  • Contribuer à l’élaboration des termes de référence pour le recrutement des consultants ou ONG spécialistes en matière de VBG qui peuvent être engagés pour appuyer la mise en œuvre des activités de prévention et réponse aux VBG, y compris les mesures d’atténuation des risques, à l’attention des communautés affectées par le projet et du personnel de l’ANAFIC et des divers chantiers des travaux ouverts dans les zones d’intervention du projet ;
  • Superviser l’ensemble des prestations de ces consultants spécialistes, ce qui pourraient comprendre l’élaboration et la validation des cartographies des services de qualité, les consultations communautaires, les formations des parties prenantes, les campagnes de sensibilisation, et le suivi de proximité des partenaires et du personnel du projet ; et
  • Appuyer la mise en œuvre du mécanisme de gestion des Réclamations en ce qui concerne les questions liées aux VBG, le protocole de réponses aux cas de VBG, pour faire en sorte que les personnes ayant vécu un incident de VBG reçoivent une assistance médicale, psychosociale et juridique conforme aux besoins de chacun(e), sous réserve du consentement du/de la victime et, tout en respectant son droit à la confidentialité et sécurité (ceci comprendra un suivi régulier sur le terrain pour vérifier le bon fonctionnement du MGR, les pistes d’entrée appropriées, et la qualité des services dans le circuit de référencement) ; et
  • Assurer le respect des principes directeurs concernant la confidentialité de la victime et ses données personnelles et la sécurité dans la collecte, le stockage, et le partage éthiques des données liées aux plaintes de VBG
  • Collaborer avec l’ensemble des travailleurs de l’ANAFIC, notamment les deux Experts en mesures de sauvegardes environnementale et sociale (RPSES et SGIS, dans le cadre de leurs activités ;
  • Participer aux réunions périodiques de coordination du projet ainsi que les missions de suivi sur le terrain
  • Informer et faire participer, le cas échéant, les structures gouvernementales au niveau des zones d’intervention sur les activités et mesures d’atténuation des risques de VBG menées dans le cadre du Projet.

Suivi et évaluation

  • Mettre en place le plan de suivi et évaluation des activités relatives à la prévention et la gestion des cas de VBG, en coordination et avec l’appui du service suivi et évaluation de l’ANAFIC assorti des indicateurs de résultats et leurs valeurs cibles ;
  • Appuyer le suivi des indicateurs relatifs au fonctionnement du MGR, notamment concernant le rapportage et le suivi des plaintes de VBG liées aux activités financées ;
  • Documenter les bonnes pratiques ou histoires de succès vécues suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation des risques de VBG tout en respectant la confidentialité des survivantes ;
  • En collaborations avec les antennes régionales de l’ANAFIC (ARA), remonter les données relatives aux VBG et à la participation des femmes du niveau communal vers le niveau central ;
  • Évaluer les activités du projet pour apprécier l’adéquation avec les exigences nationales et celles de la Banque mondiale en matière de prévention et gestion des cas de VBG
  • Analyser et expliquer les écarts entre les réalisations et les prévisions et formuler toute recommandation appropriée pour améliorer les performances en matière de prévention et gestion des cas de VBG ;
  • Proposer des ajustements au programme d’activités de prévention et gestion des cas de VBG et les mesures appropriées pour assurer leur bonne exécution ;
  • En relation avec les centres régionaux de formation, introduire des modules liés à la prévention et la gestion des cas de VBG-HS/EAS ; Rédiger les rapports périodiques (trimestriels, semestriels et annuels) contenant l’évolution de la mise en œuvre des mesures d’atténuation des risques de VBG du projet et des prestations des entreprises et des consultants d’appui. Participer à des missions trimestrielles d’appui et de visite de terrain.

QUALIFICATIONS REQUISES ET EXPERIENCES DU/DE LA CANDIDAT(E)

Le/la candidat(e) doit être :

  • Être de nationalité Guinéenne ;
  • Titulaire d’un Diplôme de Bac+4 au moins dans le domaine des Sciences Sociales, Sciences Humaines (sociologie, anthropologie sociale, philosophie), Droit en gestion des projets, ou toute autre discipline similaire ;
  • Au moins cinq (5) ans d’expérience professionnelle globale dans la supervision ou la conduite des activités de prévention et lutte contre les VBG, EAS/HS, de sensibilisation sur les droits des femmes et l’égalité de sexe dans des projets/programmes ou autres structures de développement ;
  • Au moins trois (3) ans d’expérience à poste similaire dans un projet/programme financé par les Bailleurs de fonds notamment la Banque mondiale, BAD, l’AFD etc.
  • Avoir une expérience attestée dans la promotion du genre dans le secteur du développement local serait un atout ;
  • Avoir de bonnes connaissances des politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale ;
  • Avoir des compétences sur l’intégration du genre ;
  • Avoir à une expérience opérationnelle dans la mise en œuvre de projet d’autonomisation des femmes/ participation des femmes dans le développement local et dans le gouvernement local ;
  • Avoir une bonne connaissance de la législation nationale guinéenne en matière de VBG, EAS/HS ;
  • Avoir une capacité à collaborer avec une diversité de parties prenantes ;
  • Avoir une bonne expérience des méthodes de collecte et d’analyse des données sur les VBG ;
  • Avoir une excellente maîtrise du français et une bonne capacité de rédaction des rapports;
  • La connaissance d’une langue additionnelle (anglais) serait un atout ; et
  • Une bonne maîtrise des outils informatiques (traitement de textes, tableurs, Internet et Intranet, etc.).
  • Avoir une capacité à travailler de manière autonome et à assumer la responsabilité de ses tâches.

Les candidatures féminines sont vivement encouragées de manière générale.

DUREE DU CONTRAT ET LIEU DE TRAVAIL

Le contrat aura une durée initiale d’un (1) an renouvelable à temps plein avec une période d’essai de 6 mois. Le/la spécialiste sera recruté(e) pour la durée du projet ; toutefois, la poursuite de son contrat de travail d’une année d’activité à l’autre, est subordonnée à l’évaluation annuelle satisfaisante de ses performances, faite par le Directeur de l’ANAFIC, Coordonnateur du projet et après avis favorable de la Banque mondiale.

Le lieu de travail sera à Conakry à la Direction générale de l’ANAFIC avec des déplacements pour les missions à l’intérieur du pays.

VII. PROCEDURE ET METHODE DE SELECTION

Un candidat sera sélectionné suivant la méthode de sélection des Consultants individuels en accord avec les procédures définies aux paragraphes 7.32 à 7.38 du Règlement de Passation des Marches de la Banque mondiale pour les Emprunteurs sollicitant le Financement d’un Projet d’Investissement (FPI), édition novembre 2020.

 VIII. DOSSIER À FOURNIR

Le dossier de candidature devra comporter les pièces ci-après :

  • Une lettre de manifestation d’intérêt à adresser à Monsieur le Directeur Général de l’ANAFIC ;
  • Un curriculum vitae détaillé, récent et certifié sincère par le candidat
  • Une copie du diplôme, une copie des contrats et attestations ou tout autre document attestant les qualifications et expériences acquises par le/la candidat(e)
  • Les références des emplois antérieurs et les coordonnés des anciens employeurs

DEPOT DES CANDIDATURES

Les candidatures sont à adresser à Monsieur le Directeur Général de l’ANAFIC, sous pli fermé au plus tard le jeudi, le 10 août 2023 à 10 heures 30mn à l’adresse mentionnée ci-dessous et aux heures suivantes.

DIRECTION GENERALE DE L’AGENCE NATIONALE DE FINANCEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES (ANAFIC)

Sise au Quartier Ratoma à l’entrée de Mariador Palace-Conakry

Tél : 629 00 85 29/629 00 85 49/629 00 85 30

Du lundi au jeudi : de 9 heures à 16 heures 30 minutes

Le vendredi : de 9 heures à 13 heures.

Courriel :mnabe@anafic.org.gn copies à  direction@anafic.org.gnnabelamoussa82@gmail.com ;smtoure@anafic.org.gn ;

Avec uniquement la mention « RECRUTEMENT SPECIALISTE GENRE AVEC EXPERTISE VBG A L’ANAFIC » 

Conakry, le 13 juillet 2023

Le Directeur Général 

Sékou Mawa TOURE